Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/350

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

parfaite, étaient celles d’une personne jeune encore… Jugez de notre étonnement lorsque, cette même personne se retournant, nous reconnûmes en elle votre femme !… Son visage était couvert de larmes ; mais ce visage, toujours beau, n’avait plus cette même beauté que nous avions admirée à son arrivée en France… Elle était pâle… maigre ; ses yeux n’avaient d’autre éclat que celui de la fièvre, car ses mains étaient brûlantes et sa parole brève et saccadée… La maréchale, qui a, comme vous le savez, un cœur excellent, voulut connaître la cause de l’état de votre femme… et lui proposa de venir dîner avec nous… Elle accepta et passa auprès de nous la journée entière de lundi dernier… Ne vous en parla-t-elle pas le soir ?…

Alfred répondit que non ; il n’osa pas ajouter que souvent il restait trois jours entiers sans passer dans l’appartement de Sarah… Le maréchal le savait : mais il n’eut pas l’air de