Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/367

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la main… Cependant c’était du bonheur qui anima ses yeux lorsqu’elle les attacha sur les siens en lui disant : — Est-ce donc vous, Alfred ?… vous ne voulez pas que je meure sans vous voir ?… Mon ami, donnez-moi donc encore votre main !

Et, loin de lui adresser un reproche, la douce créature l’accueillit avec cette joie du véritable amour qui consistait à donner et à ne jamais reprendre. En la voyant si bonne et surtout si heureuse de sa vue, Alfred fut touché ; il s’assit auprès de son lit, ordonna du calme, se plaça à l’instant comme garde-malade, et au bout d’une heure il paraissait aussi bien établi prés de Sarah que s’il ne l’eût jamais quittée…

Il lisait auprès du feu et lisait quelquefois haut pour distraire la malade, lorsque mademoiselle Sophie, la femme de chambre de Sarah, entra dans l’appartement avec l’aisance et l’impertinence d’une domestique qui a un secret à sa maîtresse, et, se penchant sur son