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DISCOURS


DE M. LE PRINCE DE BROGLIE


PRONONCÉ DANS LA SÉANCE PUBLIQUE DU 26 FÉVRIER 1863, EN VENANT PRENDRE SÉANCE À LA PLACE DE M. LACORDAIRE




Messieurs,


Quand vos regards s’arrêtent sur la place où je viens m’asseoir, je devine sans peine la triste pensée qui vous saisit. N’est-ce pas hier, à cette place même, que le Père Lacordaire déplorait avec vous la fin prématurée de M. de Tocqueville ? Et ce jour devait être le seul qu’il passerait lui-même parmi vous ! En franchissant le seuil de cette enceinte, il pouvait déjà vous redire les adieux que Bossuet faisait entendre sur le cercueil de Condé ! C’est vous qui avez agréé les derniers efforts de sa voix, et l’éloge de M, de Tocqueville aura mis