Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/354

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mait cette année le vœu qu’à côté de cette régularité administrative dont rien ne peut se passer dans notre pays, nos concitoyens voulussent bien nous aider par leur intervention individuelle. Nous serions heureux que le public, s’associant à nos scrupules et à nos souhaits, nous envoyât beaucoup de témoignages, beaucoup d’informations, sans leur donner dès le commencement l’autorité de la forme administrative. Nous savons bien que cette initiative individuelle aurait ses inconvénients, ses abus, ses ridicules même. On nous contait, par exemple, qu’une femme qui se trouvait très-bonne épouse et très-bonne mère avait demandé le prix de vertu, non pas pour elle-même, mais pour sa mère qui l’avait si bien instruite aux vertus et aux devoirs de son état. La pétitionnaire oubliait que sa mère se trouvait déjà dignement récompensée par le bonheur d’avoir une si excellente fille.

Nous ne préférons pas d’une façon absolue la voie de l’information individuelle à la voie de l’information administrative. Nous voudrions que les deux méthodes concourussent à nous éclairer dans l’accomplissement de nos devoirs. Les présentations qui se font par les autorités sont très-bien faites ; mais pourquoi nos concitoyens ne s’habitueraient-ils pas à nous faire aussi les leurs ? Nous demandons au public son assistance et sa coopération, non pour exclure les présentations administratives, mais pour avoir à choisir entre un plus grand nombre de candidats, et pour que les candidats viennent de tous les points de l’horizon moral que nous devons embrasser.

Plusieurs de nos confrères espéraient aussi, dans cette conversation, que, si nos informations devenaient plus nom-