Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/376

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placer. Dans la maison voisine, vivait une femme chargée d’enfants, et abandonnée par son mari. Joséphine Larcher lui a donné la place vacante ; et c’est à elle qu’elle fait part aujourd’hui de ce superflu qui serait à peine le nécessaire d’un autre. Il parait pourtiant que Joséphine a fait des progrès dans l’art d’administrer son bien ; cas on nous assure qu’elle a du temps et des fonds de reste, à n’en savoir que faire, et prie souvent les sœurs du quartier de lui en faciliter le placement.

C’est le même esprit d’invention et d’originalité porté dans la charité qui a attiré l’attention de l’Académie sur Jeanne Mialaret, vertueuse fille, qui a rempli successivement les fonctions d’institutrice, libre et gratuite, dans les communes de La Capelle, au Cantal, et de Peyreleau, de l’Aveyron. Dans chacun des lieux où elle a enseigné, son école s’est transformée d’elle-même en asile de bienfaisance, et tout l’intervalle des classes a été rempli pour elle par des visites aux indigents, aux malades, aux infortunes de toute espèce. Dans tous ces actes de dévouement, un tel esprit d’ordre et de prudence a constamment tempéré pour Jeanne Mialaret l’élan de la charité, qu’elle a été, d’un commun accord, reconnue partout pour la bonne tête de la paroisse, et qu’il n’est point d’affaire un peu compliquée pour laquelle les magistrats municipaux n’aient réclamé son concours. Qu’elle les ait aidés à fonder un bureau de bienfaisance, c’était assez simple, et le sujet paraissait de sa compétence. Mais croirait-on que, quand il s’est agi, dans la commune de La Capelle, de reconstruire le clocher de l’église, c’est à Jeanne Mialaret qu’on s’est adressé pour organiser sur un plan économique et le transport des matériaux et la nour-