Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/398

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tager son idée à ses supérieurs et à quelques personnes pieuses qui lui promirent leur secours. Simplicité et désintéressement, c’étaient ses moyens de persuasion. Il réussit dans cette première œuvre qui coûta plus de 43,000 francs, et à laquelle il contribua personnellement pour 3,000. Ce fut le point de départ des autres œuvres et des sacrifices de tout genre dans lesquels il n’allait plus s’arrêter. L’église de Villars n’était pas terminée que déjà il fondait dans le même village, et de ses deniers encore, un établissement de deux sœurs de charité pour l’instruction des jeunes filles du lieu et pour soigner les malades (1850) : c’était décidément Une vocation. Encouragé, enhardi par son premier succès, l’abbé Brandelet entreprit de bâtir une église dans sa paroisse même, à Laviron ; la vieille église, insuffisante pour contenir les fidèles, avait de plus l’inconvénient grave de menacer ruine. Le vœu des habitants était unanime ; il ne s’agissait que de trouver l’argent. On fit une première souscription, à la condition expresse que ce serait le curé qui présiderait à tout. Le conseil municipal de la commune vota des fonds, à cette même condition également. Mais, malgré cette bonne volonté et ces avances de premier mouvement, c’était ici toute une lourde machine à mouvoir ; on était loin du compte en commençant. On juge des efforts que le ciuré de village dut faire. Que de démarches ! que de sollicitations ! que de quêtes ! et aussi chemin faisant, et à plus d’une porte, ainsi qu’il arrive en pareil cas, des humiliations et des refus !

Le bon curé se mettait sur les bras des entreprises énormes, en apparence impossibles, qui lui devenaient une source de tribulations. C’est ainsi que, pour bâtir son église de