Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/416

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mêmes passages, sous des mains habiles. Enfin ce qui est plus encore, malgré les fautes de négligence ou de nécessité, malgré les choses inattendues qui choquent, pour prix de ce long travail, de cette pieuse admiration de Dante, on sent par moment comme un souffle de cette mélodie, dont les sons n’arrivent pas tout entiers jusqu’à nous.

L’Académie, non sans se souvenir des autres parties de l’œuvre achevée par M. Ratisbonne, décerne à sa traduction en vers des chants du Paradis le Prix fondé pour une œuvre de haute littérature.

Un autre concours, dont la palme annuelle fut longtemps arrêtée sur la même tête, nous ramène à la prose et à l’histoire. L’Académie, tout en honorant le grand travail dont elle a couronné plusieurs parties avec des restrictions et des louanges, n’a pas maintenu au XVe volume de l’histoire de France, par M. Henri Martin, le grand Prix fondé par le baron Gobert. Un travail nouveau, d’une forme très-différente, lui a paru mériter cette année la haute distinction que le nombre et l’activité des talents doivent rendre souvent mobile. Un ouvrage de peu d’étendue, mais d’intérêt grand et national, Jeanne d’Arc, par M. Wallon, membre de l’Institut, professeur d’histoire moderne à la faculté des lettres de, Paris, a été choisi par l’Académie.

On sait quelles recherches savantes, combien de documents publics préparaient sur ce sujet l’œuvre de l’historien. On connaît aussi les pages touchantes, les vives peintures, les interprétations paradoxales que ce souvenir a de nos jours inspirées à des écrivains célèbres. C’est en dehors de ces secours et de ces rivalités que M. Wallon a trouvé place pour un ouvrage rempli de détails que leur enchaînement fait paraître