Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/420

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parole inégal, mais souvent heureux et toujours animé. Là où la comparaison était difficile, un tel mérite bien constaté nous a paru répondre à la pensée du fondateur. L’Académie décerne à M. Philoxène Boyer ce Prix d’encouragement et d’estime.

Un autre Prix, fondé par feu M. Lambert pour l’homme de lettres ou la veuve d’homme de lettres digne d’une marque d’intérêt public, laissait place au doute entre bien des infortunes qu’on voudrait alléger. L’Académie a choisi deux noms qui commandent l’intérêt double titre, MMe  Louise Fleury, dont le talent s’inspire de la vieillesse même pour trouver encore de beaux vers ; M. Thales Bernard, érudit et poëte, et, jeune encore, atteint de la plus douloureuse infirmité qui puisse s’attacher aux longues études et aux dernières années.

Parmi ces récompenses diverses confiées à l’Académie, et que l’intérêt public pour les lettres ne peut trouver trop nombreuses, nous n’avons point à décerner le Prix que l’Académie avait proposé pour un discours sur le génie et les écrits du cardinal de Retz. Les concurrents, en petit nombre cette fois, semblent n’avoir, dans un tel sujet, ni cherché le côté d’enseignement historique, ni fortement étudié le génie impétueux et inégal de l’écrivain supérieur, au milieu des passions et des fautes du politique. L’Académie maintient ce sujet au concours pour 1861. Elle n’en doit pas moins, selon l’ancienne forme, proposer, pour 1862, un autre Prix d’éloquence, c’est-à-dire d’étude sérieuse bien résumée par l’expression. Elle eût pu choisir pour sujet l’éloge d’un de ces grands talents littéraires dont nous devenons la postérité, assez loin d’eux bientôt par le temps pour croire les juger impartiale-