Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/485

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

venirs récents et glorieux au nom français. Son discours, qui partage le prix, l’aurait obtenu seul, sans la rivalité d’un autre et digne talent ; et les deux ouvrages, dont quelques fragments trop courts vont intéresser cet auditoire, après un tel accueil, seront lus en France.

Un autre discours, inscrit sous le n° 37, avec cette épigraphe : Triginta armos gloriæ suæ superfuit, y obtient une mention honorable bien méritée par quelques considérations littéraires et un goût d’élégance qui promettent à l’auteur plus de succès dans une nouvelle épreuve.

L’Académie n’a pas toujours de grands noms à proposer pour exciter l’enthousiasme des jeunes talents ; mais elle sait qu’il convient parfois de réveiller un lointain souvenir, de signaler un point à rechercher dans l’histoire des lettres, de demander un travail de patiente justesse et de soin érudit, pour servir à l’étude de notre langue, de cette langue déjà classique dans l’Europe et dans le monde, mobile et diverse de puissance, comme le peuple qui la parle, mais soumise à des lois de logique, de passion et d’esprit, qui nulle part ne sont plus présentes et mieux suivies.

Pour le prix de poésie à décerner l’an prochain, l’Académie a choisi le nom d’un grand homme gaulois, du pays aujourd’hui l’immortelle France. Elle ne sait pas encore quand sera dressée, sur le territoire d’Alesia, la statue promise de Vercingétorix ; mais elle croit le nom digne d’hommage ; et, retrouvant, même à date si ancienne, l’unité nationale, elle propose de célébrer celui qui fut le dernier obstacle à l’invasion romaine et qui, dans la Gaule transformée par les arts romains, sans cesser d’être elle-même, resta en souvenir, comme le type et le glorieux martyr de la race, dont le nom