Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/493

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fait à l’humanité en dehors de cette transformation impossible alors, impuissante plus tard à sauver l’Empire, mais qui régénéra les barbares ?

On peut contester aussi quelques digressions de l’auteur sur nos temps modernes, et sa persistance à nier, depuis le premier déclin du pouvoir religieux en Europe, toute amélioration dans les lois, tout progrès dans la société. Sachons plutôt reconnaître qu’après les divisions des sectes et l’oppression du culte, sont venus des temps meilleurs, des sécurités pour la Religion, comme des droits nouveaux pour la société civile, et que le respect constant, l’application de ces deux principes doit non retarder, mais assurer le mouvement du siècle et du monde.

L’ouvrage sur les Antonins, trop moderne pour la forme, trop exclusif dans la vue principale, n’en a pas moins d’imposants caractères d’étude et de talent que l’Académie a voulu reconnaître. Elle décerne à l’auteur une médaille de 2,000 fr.

Dans un ordre différent, sans la recommandation d’une opinion puissante, s’offrait un recueil de vers, inégal, négligé parfois jusqu’à la rudesse, mais parfois d’une verve aussi pure que pathétique et neuve. C’est l’œuvre d’un imitateur de Villon, plus moral que son maître, d’un talent laborieux mais inné, ayant souffert de l’obscurité du travail, dans de modestes emplois, puis arrivé par de nobles efforts à la liberté de l’inspiration et du loisir. Salut empressé à ces officiers de fortune des lettres, dont nous souhaitons que le nombre s’accroisse et que le rang s’élève ! Une médaille de 2,000 fr. est décernée par l’Académie à l’auteur religieux et poëte du testament de Marc-Antoine, à M. Antoine Campaux.

Viennent ensuite des ouvrages fort divers que distingue