Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/496

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épurée sans doute, traduction par fragments choisis, mais par là même très-variée, de la parodie moqueuse à l’accent lyrique, de la satire à l’apothéose, de la fiction la plus folle à la plus impitoyable raison.

Préparé à ce travail par une version entière du Plutus, le traducteur a souvent atteint dans ses vers précis et familiers le sens outré, le caprice, l’expression forte et populaire de son Aristophane ; il l’admire avec goût dans quelques notes : il le loue encore mieux par quelques reflets de cette lumière de poésie grecque et d’esprit athénien sur un dialogue français de tour naturel et libre.

Devant ces mérites, l’Académie a voulu marquer deux fois son estime pour la science profonde et pour le vif sentiment de l’antiquité. Elle ne compare pas ; mais elle partage le prix entre l’érudition curieusement originale et l’imitation habile avec naturel, entre Histoire de la comédie primitive par M. Édélestand Duméril et les scènes choisies d’Aristophane traduites en vers par M. Fallex. Le prix de la même fondation, pour la présente année, ne sera pas moins justement réparti. L’Académie a distingué trois essais présentés ensemble par M. Jules Bonnet, dans un ordre d’idées semblables et sur des époques qui se touchent. L’un déjà connu, mais plus développé, retrace un épisode de la Renaissance en Italie sous le nom d’Olympia Morala, jeune fille helléniste, poëte et protestante à la Cour de Ferrare, d’où elle fuit en Allemagne pour y trouver plus de troubles et de malheurs. Un autre récit est la vie et la mort d’un savant Italien, disciple de l’antiquité et de la réforme, ami de quelques savants cardinaux sous Léon X, et victime de l’Inquisition sous un pontificat moins lettré. Enfin un autre volume, « Récits du