Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/568

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MAURICE.

Si vous saviez combien d’amélioration
Je comptais apporter dans ma profession !

VALENTINE, (souriant).

Ah !

MAURICE.

C’est une carrière entièrement nouvelle !
Car, cela fait pitié, tout le monde s’en mêle.
Et personne aujourd’hui n’en sait le premier mot.

VALENTINE.

Vraiment !

MAURICE.

Comment décrire et tout ce qu’il y faut,
Et tout ce que j’y vois ! Les hommes, d’habitude,
Ne cherchent qu’un chemin aux honneurs, dans l’étude ;
Moi, je n’étudiais, ne lisais, ne pensais
Que pour instruire un jour celle que j’attendais !
Comme aux jours du printemps, la tendre prévoyance
Du jeune oiseau, déjà maternel par avance,
Forme avec mille objets diligemment glanés
Un nid pour ceux qu’il aime avant qu’ils ne soient nés ;
Ainsi, moi, pour cette âme inconnue et choisie
J’allais cueillant partout des fleurs de poésie !
Un trait noble, un chant pur, une grande œuvre d’art,
Tout ce que je trouvais de beau, c’était sa part !

VALENTINE.

N’écoutons pas.

(Se rapprochant malgré elle.)