Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/599

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De qui vante si bien son cœur et son esprit,
Lui rend grâce des vœux qu’il fait pour son voyage,
L’invite à son premier repas,
Puis au second, puis au troisième.
L’amour du babouin croissait à chaque pas.
Il jurait au jocko d’être un autre lui-même,
De le suivre jusqu’au trépas.
Mais, le sac épuisé, c’est un autre langage.
Mon babouin se rappelle à l’instant
Qu’une affaire pressée, un devoir important
L’appelle dans le voisinage.
Il embrasse à ces mots son ami, son très-cher ;
Promet de revenir au réveil de l’aurore,
Et disparaît comme l’éclair.
Mais le jocko l’attend encore.
Fermez la porte à ces écornifleurs,
À ces amis qui vous tombent des nues.
Méfiez-vous de leurs discours flatteurs.
De leurs figures ingénues.
Ces bons amis vous resteront
Tant que noisettes dureront.