Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/621

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armes d’accord avec l’Evangile, les armes purement spirituelles. Philippe-Auguste est mon principal personnage ; non pas Philippe-Auguste et Agnès de Méranie ; un illustre antécédent me défendait de refaire ce qui a été si bien fait ; mais Philippe-Auguste et Ingeburge, c’est-à-dire le répudiateur et la répudiée, le persécuteur et la persécutée ; la pauvre jeune fille, qu’une ambassade solennelle alla chercher en Danemark, que le roi épousa par procuration et que, le jour même de son arrivée en France, il répudia sans raison et sans pitié.

Nous allons donc, si vous le voulez, nous transporter à Amiens, le 10 août 1193, sur la place publique ; un crieur vient d’annoncer, pour ce jour même, l’arrivée d’Ingeburge et la confirmation de son mariage dans la cathédrale ; on l’attend, et, en l’attendant, causent des bourgeois, des écoliers et ce curieux personnage, ce ménestrel de la rue qui sait tout, qui dit tout, qui se moque de tout, et qu’on rencontre partout au moyen âge, le jongleur.




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UN BOURGEOIS.

Des fêtes d’aujourd’hui qu’on m’explique le but.

LE JONGLEUR.

Il ne comprend jamais ! Que veux-tu qu’on t’explique ?