Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/630

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L’imagination devient mélancolie !
La leur est du soleil, la nôtre est de la pluie !

LE CARDINAL.

Quel trouble !

INGEBURGE, (à Landresse).

C’est ici que je dois pour jamais
Dire adieu, n’est-ce pas ? à tout ce que j’aimais.

LANDRESSE.

Oui, madame !

LE CARDINAL.

Des pleurs !

INGEBURGE.

J’ai dix-sept ans, mon père.
Et me voir seule ainsi sur la terre étrangère
M’effraye…


LE CARDINAL.

Un mot pourtant doit calmer votre cœur :
Le trône vous attend !...

INGEBURGE.

Le trône me fait peur !
tfe n’ai jamais pensé que je dusse être reine !
Pourrai-je mériter ma grandeur souveraine ?
Sera-t-elie un bonheur pour les autres, pour moi ?…
Serai-je aimée ici ?

LE CARDINAL.

Mon enfant, ayez foi
Dans le cœur du héros qui vous nomme sa femme !