Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/376

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je fais jeter par la fenêtre tout ce qu’il a touché, répondit M. de Pomereux en se levant.

Il arrangea les nœuds de ses rubans en se mirant dans une glace, rajusta son manteau, prit son feutre qu’il avait posé sur un meuble, et tendit la main aux deux amis.

– Je vais en France, messieurs, leur dit-il ; souvenez-vous que si jamais vous avez besoin d’une bourse ou d’une épée, en quelque circonstance que ce soit, de jour ou de nuit, de près ou de loin, le comte de Pomereux se met tout entier à votre disposition.

En prononçant ces paroles, le comte salua Cornélius et Belle-Rose avec une grâce et une noblesse qui firent concevoir aux deux jeunes gens une meilleure opinion de son caractère. Quand il se fut retiré, Belle-Rose appela Claudine.

– Sœur, lui dit-il, nous partons demain.

Au geste qu’elle fit, Belle-Rose l’interrompit par un mot :

– Je sais tout.

– Oui, continua Cornélius, M. de Pomereux lui a tout conté.

– Ainsi, vous le saviez et ne me disiez rien ! reprit Belle-Rose avec un accent de reproche.

– La mort était sur toi, pouvions-nous parler ? dit Cornélius.

– Et maintenant encore, ajouta Claudine, c’est à peine si tu es en état de marcher.

– Il faudrait que je fusse cloué dans une bière pour ne pas partir ! s’écria Belle-Rose.

L’accent de sa voix et l’air de son visage ne permettaient pas d’objection.

– C’est entendu, reprit Cornélius ; et il ajouta en se penchant vers Claudine :

– La Déroute nous l’avait bien dit.

Les préparatifs furent bientôt faits. On serra les