Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/477

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

– Un enfant ?

– Tout juste.

La Déroute avait une question au bout des lèvres, mais cette question, il n’osait la faire ; Belle-Rose la devina à l’air de son visage et sourit. Ce sourire donna du courage à la Déroute, qui l’observait du coin de l’œil ; il ouvrit la bouche :

– Dites donc, mon capitaine, ce petit bonhomme m’a tout à fait la mine d’être un petit canonnier ?

– Ce petit bonhomme est un chevau-léger.

Pour le coup, la Déroute n’y était plus ; il se gratta le front et chercha par la pensée quel rapport il pouvait y avoir entre son maître et le petit cavalier. Il aurait cherché longtemps sans rien trouver, si Belle-Rose ne l’eût tiré d’embarras.

– Mon camarade, reprit-il, ce chevau-léger est un neveu de M. de Nancrais.

– Un neveu du colonel ! s’écria la Déroute qui bondit de joie sur sa selle.

– Tout bonnement.

– Eh bien, capitaine, nous en ferons un maréchal de France !

– Certainement ; et pour commencer, tu lui apprendras le maniement des armes.

Les deux voyageurs prirent par Septeuil et Montfort-l’Amaury ; c’était à la fois le plus court et le plus sûr. La route était peu fréquentée, et il n’était pas probable que les agents de M. de Charny eussent poussé de ce côté-là. On coucha à Rambouillet, et dès le matin, au soleil levant, on se rendit à Rochefort. À l’instant de partir, la Déroute s’absenta quelques minutes ; quand il revint à l’hôtellerie, Belle-Rose lui demanda la cause de son éloignement.

– Voici, répondit le sergent : il m’a semblé que pour des gens qui vont en expédition, nous sommes médiocrement armés, vous d’une houssine, moi d’une