Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/117

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— Certainement, répondit le docteur.

Mathéus fit un signe ; deux valets passèrent une corde sous les aisselles de Renaud, lièrent ses poignets derrière son dos, et le hissèrent à quelques pieds du sol.

— Voyez si l’anneau est solide, reprit Mathéus ; il ne faut pas exposer M. le marquis à une chute qui pourrait le blesser.

C’était une torture nouvelle ajoutée à celles que Renaud avait déjà subies.

Les cordes assujetties par un nœud, Mathéus salua ironiquement Renaud.

— Bonne nuit, monsieur le marquis, ajouta-t-il, et à demain.

— À demain, joli seigneur, et ne mordez pas vos oreilles en dormant, votre bouche leur en veut ! lui cria Renaud.

À la même heure, et tandis que Mathéus regagnait son appartement, Magnus conduisait Carquefou et Rudiger au pied du grand rocher sous lequel s’ouvrait le souterrain. Il s’était muni de capuchons, de cordes et de bâillons. Tous trois portaient des casaques en peau de buffle garnies de lames de fer, qu’aucune arme ne pouvait entamer ; Magnus et Carquefou, affublés de fausses barbes, étaient méconnaissables ; chacun d’eux, outre son épée, avait une dague et un poignard, l’une à lame large, l’autre mince et court, et une paire de pistolets bien chargés et amorcés.

À l’extrémité du passage voûté, Magnus poussa le clou à tête saillante qu’on voyait sur le mur, la pierre tourna, et ils entrèrent dans le souterrain, au milieu duquel le pied de la tour du Serpent dressait sa lourde masse arrondie.

— Il est là ! dit Rudiger.

Magnus, sans répondre, tourna autour des fondements de la tour, consulta chaque pierre des yeux et de la main, en découvrit une d’une forme particulière, et, poussant son poignard