Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/178

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droite, un jour à gauche, ils entreprenaient, rien ne leur avait appris encore quelle ville ou quelle forteresse cachait derrière ses murailles celles pour qui Armand-Louis et Renaud eussent versé leur sang goutte à goutte.

À la première nouvelle qui circula dans le camp, de l’armistice conclu avec le général en chef des troupes impériales, l’espoir renaquit dans le cœur des deux frères d’armes. Ils se présentèrent immédiatement chez Gustave-Adolphe et lui demandèrent la faveur d’être envoyés auprès de Wallenstein pour négocier l’échange des prisonniers.

— Nous savons depuis peu de temps, dit M. de la Guerche, et cela par une lettre adressée à notre vieux compagnon d’armes, M. de Pardaillan, que les deux captives ont été conduites à Prague, auprès du duc de Friedland : c’est peut-être pour nous l’unique occasion de voir Mlle de Souvigny et sa cousine ; peut-être saurons-nous du moins à quel prix nous devons les conquérir.

Sans répondre, le roi écrivit et signa une dépêche qui donnait à M. de la Guerche la qualité de ministre plénipotentiaire ; puis l’embrassant :

— Partez, dit-il, et partez sur-le-champ ; ma conscience me reprocherait chaque minute que je vous ferais perdre.

Armand-Louis, cependant, et M. de Chaufontaine ne voulurent pas s’éloigner avant d’avoir vu M. de Pardaillan.

— Vous nous aviez permis de nous dévouer au salut de vos deux filles, dit Armand-Louis ; Dieu nous les avait données, Dieu nous les a reprises. À présent nous n’aurons plus ni trêve ni repos que nous ne vous les ayons rendues.

M. de Pardaillan leur ouvrit les bras à tous deux.

— Ah ! si je ne vous avais pas, leur dit-il, que l’espérance serait loin de mon cœur !

Armand-Louis et Renaud lui firent part de la résolution qu’ils avaient prise.