chapeau à la main ; Yerta dort en paix dans sa tombe.
— Alors, messieurs, nous n’avons plus rien à faire ici… En route ! cria Armand-Louis.
— Quoi ! reprit Mme d’Igomer, qui allait et venait, pareille à une furie ; ils partent et vous ne bougez pas ! et vous tenez des épées dans vos mains ? mais quels hommes êtes-vous donc ?
Patricio poussa son cheval en avant ; une poignée de soldats le suivit, et ils heurtèrent le premier rang des dragons. Mais la mêlée fut courte ; les Impériaux plièrent, quatre ou cinq d’entre eux vidèrent les arçons, et Patricio recula n’ayant plus à la main que le tronçon d’une épée.
— Yerta m’a dit de t’épargner, Magnus t’épargne ! dit Magnus, qui essuyait Baliverne à la crinière de son cheval ; seulement ne me fais plus tomber en tentation.
Mme d’Igomer ne voyait plus autour d’elle qu’une bande de cavaliers dont les rangs oscillaient ; une bonne moitié était prête à lâcher pied. Tout lui échappait à la fois, lorsqu’une fanfare éclata à l’autre extrémité du bois, et un cavalier, dont les premières blancheurs de l’aube éclairaient la silhouette noire, parut, courant à fond de train sous les hautes futaies de chênes.
Un élan rapide le porta jusqu’auprès de Mme d’Igomer. Les fanfares sonnaient toujours.
— Jean de Werth me suit ! dit le cavalier, qui saluait.
La joie fit monter le sang aux joues de Thécla.
— Ah ! Jean de Werth !… dit-elle. Au revoir, messieurs !
Et, sans plus s’inquiéter de Patricio et de ses hommes, elle s’élança vers la partie du bois où retentissaient les fanfares.
Magnus toucha du doigt l’épaule de M. de Collonges :
— Voici que le bal commence ! dit-il ; vous allez voir de quelle