Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/262

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— Mon Dieu, mon roi, ma dame, et à la rescousse ! disaient les plus jeunes, pour qui la Suède était un pays d’adoption.

On marcha tout le jour sans encombre. Vers le soir on vit un nuage à l’extrémité de la route, du côté du midi.

— Voici que l’orage s’avance, dit Magnus.

Les dragons atteignirent un bois au commencement de la nuit, s’y enfoncèrent, et obliquant sur la droite, en ayant soin d’observer un profond silence, parvinrent dans le creux d’un vallon, où ils établirent leur bivac après en avoir fermé l’entrée par un abatis.

— Ce n’est pas ici qu’ils tenteront de nous attaquer, ces maudits Impériaux, dit Magnus, qui servait de guide.

— Tant pis…, répondit M. de Collonges, on en tuerait beaucoup.

Avant la pointe du jour, et après quelques heures données au repos, l’escadron se remit en marche, éclairé en tête et sur les flancs par de légers pelotons.

« Entrer dans ce bois, ce n’est rien ; en sortir est plus difficile », pensait M. de la Guerche.

Magnus, pour qui aucun sentier n’avait de secret, inclinait alors vers la gauche.

Aux premières lueurs du matin, il atteignit la lisière de la forêt ; des vedettes se montraient à cheval dans les champs.

M. de la Guerche fit mettre pied à terre à tous les dragons derrière un saut de terrain, et Magnus avec Carquefou et M. de Collonges partirent dans trois directions différentes avec la mission d’inspecter les environs.

Au soleil levant, ils étaient de retour.

— Du côté du couchant, j’ai vu cinq cents mousquetaires, dit Magnus.