Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le pays et était au fait de toutes les ruses de guerre. Leur bande glissait à travers champs comme un brochet à travers les eaux troubles d’un étang.

Quelques renseignements, qui avaient un caractère assez complet d’exactitude, permirent enfin à Jean de Werth de se fixer sur le point de l’horizon vers lequel il devait diriger sa course. Mme d’Igomer se montrait plus irritée et plus impatiente encore que lui-même, et la nuit, qui les surprit dans la campagne, n’arrêta pas leur marche.

Au point du jour, et grâce aux cavaliers qui éclairaient leurs flancs, ils savaient, à n’en pas douter, où se trouvaient les compagnons de M. de la Guerche. On eut dès lors l’espoir de les atteindre vers le soir.

Jean de Werth se tourna vers ses cavaliers :

— Les huguenots sont devant vous. Souffrirez-vous que, rentrés dans leur patrie, ils racontent comment ils ont vaincu les Impériaux dans dix rencontres ?

Un hourra terrible et les cliquetis de mille sabres lui répondirent.

— Alors, mort aux Français !

Et la poursuite recommença.