Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/278

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autre, et M. de la Guerche reçut le parlementaire, auquel Magnus avait déjà bandé les yeux.

— Parlez, monsieur, lui dit Armand-Louis quand on l’eut introduit dans la salle basse d’une maison voisine.

— Je vous suis envoyé par M. le baron Jean de Werth, général des troupes de Son Altesse l’électeur de Bavière, mon maître, pour faire cesser une résistance désormais inutile et traiter des conditions qui peuvent arrêter l’effusion du sang.

— S’il en est ainsi, monsieur, permettez-moi de faire prévenir mes compagnons d’armes… Rien de ce qui va se passer ici ne doit leur être caché.

Armand-Louis adressa quelques mots à Magnus, qui sortit ; puis, se tournant vers l’envoyé de Jean de Werth :

— Vous paraissez surpris, monsieur, poursuivit-il, que j’appelle à cet entretien tous ceux que vous venez de combattre ?

— Tous ceux dont j’ai pu admirer la valeur, répondit galamment l’officier ; mais, je vous l’avoue, je ne pensais pas que la présence de tant de dragons fût nécessaire à nos délibérations. Je croyais parler à leur chef.

— Je marche à leur tête, en effet ; leur libre choix, confirmé par une commission signée du roi Gustave-Adolphe, m’y a porté, mais je suis moins leur chef encore que leur ami. Ils m’obéiraient sans hésiter si je commandais, mais je tiens à honneur de les consulter.

Renaud, M. de Voiras, M. de Saint-Paer, M. de Collonges, M. d’Arrandes, et une foule d’autres gentilshommes entrèrent précédés par Magnus, et se rangèrent autour d’Armand-Louis.

— Messieurs, leur dit celui-ci, voici monsieur qui m’est envoyé par notre voisin, le baron Jean de Werth, pour traiter des conditions de la capitulation.