Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/282

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sanglante mêlée à leurs neveux. Mais en dehors de là, il n’y a rien.

— Vous l’entendez, messieurs ! reprit M. de la Guerche ; la mort est partout, vous pouvez la conjurer.

— Mais vous ? s’écria M. de Collonges.

— Oh ! M. de Chaufontaine et moi, dit Armand-Louis, qui saisit la main de Renaud, nous sommes liés par un serment que tout notre sang versé ne saurait racheter. Nous reviendrons avec Mlle de Souvigny et Mlle de Pardaillan, ou nous ne reviendrons pas.

— Alors, monsieur le comte, n’insistez plus. Votre sort sera le nôtre, dit M. de Collonges. Je crois être l’interprète de tous mes compagnons d’armes en vous parlant ainsi. Quand nous sommes partis pour Drachenfeld, vous ne nous avez rien dissimulé des dangers de la route. L’heure des vrais périls a sonné, nous les subirons tous.

— Oui, oui ! tous ! s’écria-t-on de toutes parts.

— Ainsi, messieurs, ces propositions de Jean de Werth, qui vous offre la liberté et la vie, vous n’en voulez pas ?

— Non ! non !

Armand-Louis se tourna vers Magnus :

— Va, et que l’envoyé de Jean de Werth soit reconduit ici, dit-il.

Quand l’officier bavarois reparut, tous les huguenots, pressés autour de M. de la Guerche, lui serraient les mains et l’embrassaient. Un enthousiasme chevaleresque enflammait leur visage.

— La délibération est close, monsieur, dit Armand-Louis ; je vous avais promis que notre réponse vous serait remise avant un quart d’heure, la voici : allez dire à Jean de Werth que nous combattrons aussi longtemps qu’il y aura une goutte de sang dans nos veines.

L’officier promena ses regards sur l’assemblée.