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XXXI

UN TIGRE AUX ABOIS

Une heure après, et tandis que Mlle de Souvigny et Mlle de Pardaillan se dirigeaient vers le camp du roi sous l’escorte d’une garde d’honneur, quatre hommes bien montés se lançaient sur les traces de Jean de Werth.

Qui les eût rencontrés eût pris M. de la Guerche et Renaud, Magnus et Carquefou, pour quatre gardes du corps de Son Excellence le duc de Friedland. Ils en avaient l’uniforme, les armes, les couleurs. Magnus avait tout arrangé pour que le travestissement fût complet ; rien n’y manquait, et ils poussaient hardiment vers les lignes ennemies.

Ils ne tardèrent pas à rencontrer des batteurs d’estrade de l’armée impériale, auxquels ils se donnèrent pour des cavaliers chargés d’une mission spéciale. Tout s’écartait devant leur uniforme redouté. Quelques-uns des soldats qu’ils avaient combattus la veille leur donnèrent même des indications sur le lieu où les quatre cavaliers seraient assurés de trouver Jean de Werth, pour lequel, disait Magnus, l’un d’eux avait des dépêches pressées : ils apprirent ainsi que toutes les bandes dispersées dans le pays avaient l’ordre de se réunir au gros de l’armée.

Un aide de camp, avec lequel ils se croisèrent, leur annonça,