Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/47

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Le cheval d’Adrienne se cabra et tomba sur les jarrets.

Armand-Louis l’enleva de selle et l’assit en croupe derrière lui.

— Fuyez ! dit-il à Renaud, je vous suivrai si je peux.

— Voilà un conseil dont tu aurais à me rendre raison sur-le-champ, si mille scélérats ne nous enveloppaient de toutes parts, répondit M. de Chaufontaine.

Déjà Mlle de Pardaillan s’était rapprochée de Mlle de Souvigny et lui avait saisi la main.

— Ton sort sera le mien ! lui dit-elle.

On pouvait encore franchir le mur du jardin et gagner une porte ouverte sur le rempart, mais le cheval de M. de la Guerche, fatigué par le double poids qu’il portait et blessé en deux endroits, était incapable d’un tel effort.

Tout à coup Magnus mit pied à terre, et montrant l’une des extrémités de la rue du bout de son épée :

— Jean de Werth ! dit-il.

— Et le capitaine Jacobus ! reprit Carquefou, qui venait de l’imiter.

Et tous deux présentaient la bride de leurs chevaux à M. de la Guerche.

— Non ! non ! pas à ce prix-là ! s’écria-t-il.

Mais déjà Jean de Werth les avait reconnus, et les montrant du doigt au capitaine Jacobus :

— Cette fois, ils sont à moi ! s’écria-t-il.

Et, rassemblant autour de lui ses Bavarois, il se jeta dans le jardin ; au même instant une nouvelle troupe de cavaliers se montra à l’extrémité opposée de la rue ; leurs cuirasses, tachées de sang, brillaient au soleil ; ils marchaient en bon ordre, l’épée haute, suivant d’un pas égal le chef qui s’avançait à leur tête.

— Ah ! le comte de Pappenheim ! s’écria Armand-Louis, qui l’aperçut.