Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/53

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— Alors il fouillera au plus profond de ses coffres et les videra pour ramener sa fille et sa pupille en Suède. À défaut de révélations, dont les armées victorieuses de Sa Majesté peuvent se passer, l’empereur Ferdinand, notre maître, aura de l’or pour en solder une partie de ses fidèles soldats.

— De l’or !… s’écria le comte de Pappenheim, qui regarda bien en face le vieux général, il y en avait suffisamment dans Magdebourg pour entretenir une armée nombreuse pendant trois mois… Cet or, qu’est-il devenu ?

Les yeux profonds de M. de Tilly se remplirent d’éclairs ; mais, sans répondre directement à la question d’un capitaine dont il connaissait la violence et la popularité dans l’armée :

— Le courrier qui porte à Munich et à Vienne la nouvelle de la prise de Magdebourg, dit-il, contient les noms de Mlle de Souvigny et de Mlle de Pardaillan parmi ceux des principaux prisonniers.

— Je ne doute pas, poursuivit Jean de Werth, que l’empereur ne s’empresse de les appeler à sa Cour. Elles y brilleront par leur beauté, comme on voyait autrefois à la cour d’Alexandre de Macédoine les filles des princes de l’Orient.

L’empereur Ferdinand prévenu, il devenait impossible au comte de Pappenheim d’exécuter le généreux projet qu’il avait conçu. Le coup partait d’une main habile.

— Si l’empereur mon maître les mande auprès de sa personne, je servirai moi-même de guide et de protecteur à Mlle de Pardaillan et à Mlle de Souvigny, répondit le grand-maréchal.

— Elles ne sauraient être en meilleures mains ! s’écria Jean de Werth ; je doute seulement que Sa Majesté l’empereur Ferdinand