Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/96

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Un profond soupir s’échappa de la poitrine de M. de la Guerche, et il se laissa retomber sur le carreau de sa chambre.

— Seigneur ! dit-il, les mains levées vers le ciel, mon âme et mon corps sont à vous !

Le lendemain la porte s’ouvrit, et il vit entrer Jean de Werth.

— Je m’en doutais !… dit Armand-Louis. Vous faites un peu tous les métiers, à ce que je vois ?

— Monsieur le comte, répondit froidement le Bavarois, on n’a pas toujours le roi Gustave-Adolphe sous sa main ; nous ne sommes pas ici à Carlscrona.

— Je m’en aperçois aux visages que je rencontre… Mais finissons ; que voulez-vous ?

— C’est fort simple : vous êtes mon prisonnier, les lois de la guerre me donnent le droit d’exiger une rançon… Donnez-moi votre poids en monnaie d’or, et vous êtes libre.

— Mon poids !… mais où pensez-vous que je puisse trouver une telle somme ?

— Si je le savais, j’irais certainement la chercher le premier ! Maintenant, il est un autre moyen de nous entendre, un moyen plus facile.

— Ah !

— Renoncez, par une déclaration signée, à la main de Mlle de Souvigny, rendez-lui sa parole, et à l’instant les portes de ce château s’ouvrent devant vous.

— Voilà ce que vous osez appeler un moyen plus facile ? Mais, cette main sera glacée par la mort avant de signer une pareille déclaration !

— Réfléchissez cependant : le roi Gustave-Adolphe ne sait pas où vous êtes, ses armées sont loin d’ici, personne ne viendra vous secourir.

— Si c’est là tout ce que vous avez à me dire, pourquoi cette