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faire des bouts-rimés et des chansons. Je les ai retrouvés, ils sont au fond de ma caisse de souvenirs, ainsi que des couplets que nous envoyâmes à mon Père à Lalex…

« Nos plaisirs consistaient dans ce tems à nous faire de petites surprises, des fêtes de famille, des déguisemens, des illuminations à peu de frais sur la terrasse. Benjamin s’amusa fort et nous amusa par sa gaîté déjà pleine de sel. Il fut si bien monté qu’il passa la nuit à faire un poème qu’il vint jeter dans ma chambre de grand matin.

« Un soir bien sombre du mois de novembre, nous vîmes entrer dans le petit salon où nous étions réunis, notre cher Villars, il venait de Lausanne à pied, en ambassade de la part de ma grand’mère qui lui avait donné ses pleins pouvoirs pour nous engager à aller en famille passer l’hiver chez elle.

« L’arrivée d’un cousin homme du monde et parfaitement aimable fut un événement, surtout pour ses cousines. Nous l’aimâmes comme on ose aimer un parent, et son amabilité donnait un grand poids à la