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rée. Le lendemain nous étions invitées dans une assemblée chez M. d’Arbonnier qui est un vieux général fort riche. Nous arrivâmes à la rue St-Louis dans un assez bel hôtel et nous fûmes très bien reçues. Mme  d’Arbonnier est fort âgée et dévote, mais pour entretenir la gaîté dans la maison il y a une Mme  Dubois qui est une jeune veuve fort jolie et qui est comme la maîtresse de la maison. Il y avait beaucoup de monde entre autres une Mme  de Segni fort jolie et aimable. M. d’Arbonnier est encore fort galant, malgré ses quatre-vingt-deux ans. Il me parla beaucoup de ma famille qu’il connaît, surtout de mon oncle d’Hermenches. On joua, on fut fort gai. À huit heures, Mme  Dubois envoya avec beaucoup de douceur coucher Mme  d’Arbonnier. Quand elle fut loin la gaîté augmenta, car son air grave et dévôt en imposait. Nous nous retirâmes à dix heures.

« Le 19 mars, nous sommes rétournées aux Français, il y a eu assez de monde. On a donné les Horace et les Curiace, tragédie de Corneille. Elle fut jouée dans la perfection, excepté par celui qui faisait le premier rôle et qui était la doublure de