Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/147

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avec 3 ou 4 cents de nos soldats, un boulet ayant jeté le désordre parmi nous et tué une grande partie, nous nous pressons en foule pour sortir du château, le passage était obstrué de manière que tout notre monde est massacré sans pouvoir se servir de ses armes et après avoir été trahi. Voyant nos soldats sans armes, sans rang, sans ordre, une partie tuée, je gagne le corps de garde, des gardes nationales tirent sur moi et me manquent, je pare plusieurs coups de baïonette et j’échappe à leur fureur. Une partie de nos Messieurs avaient brisé leurs épées, je veux garder la mienne jusqu’au dernier moment, je me réfugie à l’entrée d’une cave dans le corps de garde, les assaillans pénètrent autour de moi, tuent ceux qu’ils rencontrent, mettent le feu partout, je les entends crier : à la cave à la cave, tuons tous les Suisses ! Croyant alors toucher à mon dernier moment, je pensai à vous, je vous fis mes adieux, j’ôtai mon habit, mon épée, mon hausse col, je les enterre dans un trou assez profond et caché pour qu’il ne soit pas dit qu’ils m’aient désarmé et que mon épée soit souillée. Cependant au moment où ils