Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/166

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partit en poste pour Londres. À Waterford il loua un packet-boat pour traverser le golfe d’Irlande et plusieurs émigrés réfugiés là lui demandèrent la permission de s’embarquer avec lui.


« À la mer. — Je me suis réveillé au milieu de la nuit, j’ai trouvé mes Français causant comme je les avais laissés. Je leur ai fait des questions si étranges que M. de la Maisonfort n’a pu s’empêcher de me dire : « On voit que vous arrivez de l’autre monde. » — « Il est vrai, ai-je répondu, j’arrive de Chine et les nouvelles que j’ai datent du 10 mars 1792[1]. » Il s’est mis à me raconter, comme s’il lisait une gazette, l’histoire de ces quinze mois. »


Charles de Constant amenait avec lui, comme domestique, un Chinois, un des premiers, dit-on, qui aient été vus en Europe. Le Chinois, nommé Akao, faisait sensation.

« Partout où nous nous arrêtons, écrit son maître, il se forme un attroupement. Ce sont surtout les femmes qui montrent

  1. Date de la lettre de Rosalie citée plus haut.