Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/190

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notes m’ont fait bien rire, mais je suis très flattée et très contente de tout ce qu’il dit. Si jamais on a dû faire usage de la raison, c’est dans une affaire où le cœur n’a point de part. Pour moi, ce n’est pas la pauvreté qui me paraît un obstacle là dedans : je suis si accoutumée à l’économie et aux privations qu’elles ne seront jamais un mal sensible pour moi, mais ce sont les enfans ; et je ne sais pas encore ce qui pourrait me faire vaincre la répugnance que j’aurais à être belle-mère. Cette seule circonstance m’empêcherait de former un vœu, un désir pour le mariage le plus agréable. Votre discrétion est bien celle que dicte la vraie amitié ; elle nous laisse tous deux plus libres et elle ne peut avoir aucun inconvénient. L’idée de mariage, toujours plus ou moins agréable à l’esprit d’une fille ne me tourne point la tête. Je crois que je serais bien capable d’aimer et de sentir le bonheur de me vouer à celui que j’aimerais, mais je vous avoue qu’il faudrait pour cela qu’on m’aimât et qu’on me plût beaucoup. Vous me direz que je n’ai aucun droit de l’exiger, ni d’y prétendre, et je ferais chorus