Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/210

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De Charles à Rosalie :


2 juin. — Ce matin j’ai rencontré une jeune femme habillée en homme ; cela est très commun. Aujourd’hui, rien ne peut étonner, tout est bien, et une femme avec une immense poitrine en grande évidence, habillée des habits d’un autre sexe, ne fait pas plus de sensation que de voir les jours de pluie, comme aujourd’hui, les femmes se trousser au-dessus du genou et montrer leur peau à tous les passans. — Pourquoi cacherait-on cela plutôt que la main ? disent-elles.

« Ce que tu me dis de Lisette me fait bien de la peine ; on ne renonce pas aux sentimens les plus doux de la nature pour en prendre d’autres incompréhensibles, on ne rompt pas les premiers devoirs qui nous sont imposés pour se vouer à une existence et à une vie peut-être plus coupables qu’elle ne pense sans qu’il en arrive tôt ou tard quelque malheur… Le chevalier les a toutes gagnées par le moyen ordinaire de séduire les femmes, et lorsque cela l’a ennuié, il en a fait des dévotes ridicules et absurdes.