Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/215

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malheureux qu’ils valent si peu, mais à nous qui souffrons plus que personne, et M. Servan, riche comme il est, et qui a déjà tiré 28,000 livres d’intérêt de son capital de 35,000 francs, n’est pas fort à plaindre.

Mercredi 15. — J’ai dîné chez Mme Gautier qui, pendant le dîner, a reçu une lettre de sa mère, qui lui rend compte de sa promenade à la Chablière avec beaucoup de choses flatteuses pour toi. Je lui ai porté ton herbier ; elle connaît beaucoup d’artistes et son frère est grand botaniste. J’ai vu l’herbier que Rousseau a fait pour elle ; il est comme celui de la tante [Charrière]. Tout ce qui reste de cet homme célèbre à tant de titres, est infiniment précieux ; elle nous a prêté un carton de lettres originales adressées à sa mère, dans lesquelles sont les Lettres sur la botanique insérées dans la dernière édition. Mais il y en a une infinité d’autres.

Jeudi 16. — Que diable veut-on que je dise de Benjamin ? il a l’air usé, ennuié ; il s’est fait couper les cheveux à la Brutus, mais il a plus l’air d’un soleil au mois de décembre que d’un Romain du tems de la République. »