Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/269

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

14 août. — J’ai trouvé ce soir Mme Broun caressante et aimable. M. de Bonstetten réunit l’urbanité, la sociabilité d’un Français à la bonhomie d’un Suisse. Tous deux m’ont parlé de mon Père, de mes frères, de manière à m’ouvrir le cœur. J’ai cru me retrouver avec de vrais et anciens amis.

17 août. — Ah ! la belle chose qu’une assemblée pendant la canicule, dans une chambre étroite, avec un gâteau aux prunes pour aliment, et pour seuls hommes Mlles de G. et le chevalier de Largentière !

26 août Coppet (en route pour Genève). — Le tonnerre, un orage, une forte pluie nous firent arriver à Coppet de nuit et mouillées. Nous errâmes quelque tems dans le grand château sans rencontrer les esprits qui l’habitent. Des domestiques fort obligeans nous complimentaient ; enfin la dame du logis, puis notre grand cousin nous reçurent fort bien. Ils se mirent assez à notre portée pour que la conversation fût facile et montée sur le ton de la bonhomie et de la gaîeté. M. Necker inspire un sentiment particulier de vénération et d’attendrissement, sa figure extraordinaire et imposante, son air grave, triste, solen-