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général français portant les offres de service et les ordres positifs de Buonaparte[1]. Le gouvernement a accepté de se rendre d’ici à 5 jours à Berne, mais les Suisses armés le laisseront-ils rentrer ?

« De tout le jour je n’ai pu quitter ma fenêtre où je me suis établie à faire de la charpie. J’entendais tous les propos des passans. On craint que nous ne soyons le sujet d’une rupture entre Buon. et les Autrichiens.

Le 7. — Cet état de guerre et de révolution est tiresome. Je me sens aussi mal à mon aise avec les violens aristocrates qui voudraient tout tuer et voir les Bernois se venger, qu’avec ceux qui mettent leurs espérances dans la France. Nous avons en logement un chef fribourgeois que ma tante caresse pour qu’il sauve son cheval de la réquisition. Nous écoutons ses récits un peu sans-culottiques avec une complaisance qui m’assomme. Il ne parle que de tuer et de pourfendre dans les termes du plus affreux corps de garde, et puis il se radoucit. Ma Tante lui demande com-

  1. La proclamation citée plus haut.