Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/285

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« En ces beaux jours d’automne, le soleil dore et égaye le paysage plus même qu’en été. On voit encore des arbres verts à côté de ceux qui sont déjà d’un beau jaune ou d’un rouge éclatant. Les prairies et surtout les bleds nouvellement levés sont des tapis de velours. Les sapins du bois d’Emblanc au milieu des chênes dépouillés me rappellent cette jolie comparaison du Poème des Plantes :


Semblables aux plaisirs semés sur la vieillesse.
De l’hiver ténébreux vous charmez la tristesse.


De Rosalie à Charles.

7 novembre. — Tes prédictions sont bien justes. Peut-être serons-nous tranquilles, mais de longtems nous ne serons contens. Au premier événement cette tranquillité due à la force s’enfuira. Que faire ? Si la vertu, seul vrai principe des républiques, existe chez quelques-uns, elle est obscurcie et détournée par l’esprit de parti. Ce n’est pas qu’il y aye empressement pour les places, tout le monde les refuse, ce qui