Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/298

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et de la Suisse était aussi un sujet de préoccupation pour la famille de Constant.

C’est avec le mois d’avril 1803 que nous rouvrons le portefeuille des lettres à Charles. On nous approuvera d’y glaner avec discrétion, et nous commencerons par une pensée philosophique que Rosalie pose elle-même comme épigraphe à cette nouvelle page de son existence :


« Je lisais ce matin dans Montaigne : « Rien n’est mal dans la vie quand on a bien compris que la mort n’est pas un mal. »

Lausanne, 29 juillet 1803. — Nous avions ici beaucoup d’Anglais qui se trouvaient heureux de cet asile, surtout quand ils ont appris que ceux de Genève étaient conduits à Verdun, mais nous n’avons pas été plus ménagés que les autres païs. Ils ont reçu l’avis qu’ils seraient arrêtés et ont été obligés de s’enfuir. Notre Landamann a réclamé inutilement.

11 novembre. — Je ne vois pas, mon bon Charles, quel inconvénient il y a à ce que nous soyons un peu jeunes, toi et moi. Si on rit à nos dépens, cela vaudra mieux que d’avoir peur de notre sévérité et de