Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/325

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vous ne soyez pas atteints dans votre commerce, on va le poursuivre jusqu’au Pôle. Nous nous ressentons de la même tyrannie. On défend l’entrée en France d’aucun produit des manufactures suisses, les voilà ruinées ; cette malveillance au moment où on reconnaît notre indépendance, où on écrit de belles lettres au landamann n’est pas loyale. Je le dirai toujours, la grandeur de cet homme n’est pas dans son âme. Les pauvres Neuchâtelois sont bien malheureux, bien vexés, bien indignés contre celui qui les a cédés ainsi sans en avoir le droit.

4 novembre. — J’en suis sûre, c’est cette cruelle guerre[1] qui me prive encore du bien de tes lettres ; vous en aurez su des détails peut-être encore plus que nous. Tu auras compris nos angoisses, enfin hier une lettre de Villars du 24 octobre nous tira de peine. Nous sûmes que Victor était vivant et prisonnier de guerre après s’être bien conduit et avoir eu un cheval tué sous lui. Villars l’avait vu arrivant à Brunswick à pied avec le prince d’Orange[2] se rendant

  1. Contre la Prusse.
  2. Le père du prince d’Orange, stadhouder des Pays-Bas, venait d’être dépossédé et Louis-Napoléon fait roi de Hollande.