Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/328

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reçut le 14 avril une lettre de Charles écrite le 28 novembre, d’autres fois elles arrivaient remarquablement vite. On était gêné aussi pour les récits à faire. La correspondance de Rosalie en ce temps ne renferme guère que des détails sur sa famille ou sur ce qui se passe dans la rue à côté ; elle se permettait plus largement des dissertations ou discussions sur l’éducation que son frère se proposait de donner aux deux filles qui lui étaient nées.


« Nous pourrions discuter longtems sur la question religieuse. La religion est, selon moi, la vraie base de la morale, et c’est par là qu’il faut commencer avec les enfans. Si j’avais des enfans, je leur parlerais de Dieu, je les accoutumerais à le prier, je mettrais dans leur cœur les principales vérités de la religion longtems avant que de pouvoir les leur expliquer. Si vous n’en parlez qu’à l’âge où les objets sensibles ont tant de force, il sera le plus faible de tous.

19 mai. — Je lis Corinne ou l’Italie de Mme de Staël, il est impossible de lire ce qu’écrit cette femme sans en avoir l’esprit très occupé. Elle nous fait, on peut le dire, respirer l’Italie.