Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/340

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ne fût arrivé, mais s’il arrive, ce cher coche, ce sera de joye que je mourrai. »


Finalement Charles se décida à se réengager pour un an dans sa maison de banque et Rosalie en fut pour ses fatigues. Une joie désintéressée lui vint de la réunion de ses deux frères en Angleterre. Victor y allait pour accompagner son jeune prince à Oxford.

Quant à Benjamin, voici le narré succinct que Rosalie, dans le cahier vert, fait de sa vie depuis que nous l’avons quitté, jusqu’à la crise qu’il allait traverser :


« Benjamin croyant voir en France un théâtre digne de son ambition et de ses talens, n’avait pas tardé à jouer un rôle ; devenu tribun du peuple, il prononça des discours éloquens qui font honneur à son esprit et à ses principes, mais, dans toute la bonne foi de son zèle républicain, il ne put supporter le despotisme qui renaissait. Il quitta la place même avant l’extinction du Tribunat, mais s’accommoda plus longtems du despotisme d’une femme qui le retenait par bien des liens,