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Page:Achim von Arnim - Contes bizarres, Lévy frères, 1856.djvu/156

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maison de Cornélius. Malgré une nuit de désappointement, malgré ses préventions, l’archiduc sentait une force magique qui se moquait de son amour pour la vraie Bella, et qui lui inspirait un désir invincible de revoir Golem. Ce sentiment, auquel il ne peinait, résister, n’était pas d’accord avec ce qu’il avait au fond du cœur ; l’un de ces sentiments exigeait quelque chose de possible et de positif, tandis que l’autre se perdait dans d’interminables rêveries.

Dès le matin Bella avait pris tristement le chemin de la maison de campagne, où elle comptait se glisser sans être vue, et par des détours connus d’elle seule.

Mais elle rencontra Peau-d’Ours qui s’était attardé à compter son trésor, qu’il avait presque recouvré par son travail.

Lorsqu’il aperçut Bella, il ne put retenir ses larmes, et lui demanda ce que c’était que sa nouvelle maîtresse, car il avait très bien remarqué qu’elle avait une figure fausse et imitée ; mais de peur de perdre sa place, il n’en avait osé rien dire. Bella lui recommanda le silence : elle lui dit que depuis l’accueil qu’on lui avait fait à son retour, elle avait en aversion Braka, Cornélius et le reste ; qu’elle ne pouvait se résoudre à soumettre son indépendance de princesse aux exigences de la ville ; et qu’elle voulait de