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PAUL MASSON

et roussoyante. Un sourire triste, amer et railleur flottait sur ses lèvres desséchées. Il marchait à travers les nuages sans s’étonner, et ni les étoiles vertes, bleues, rouges, ni les arbres immenses aux fleurs éclatantes, ni les musiques douces infiniment, ni les chants de gloire, ni les Saints et les Saintes agenouillés et prosternés, n’arrêtaient ses regards. Tranquillement, il venait, le chapeau de travers.

Il resta debout, salua, toussota et attendit. Silencieux, Dieu le Père l’observait, et l’Enfant Jésus lui envoyait des risettes, tandis que les Bienheureux le contemplaient avec affliction.

Au bout de quelques minutes, le Très-Haut prit la parole :

« Mon fils (car tu es mon fils, puisque tu péchas), pourquoi veux-tu entrer violemment dans notre Paradis, et irrites-tu notre bon Pierre par ton obstination ? Le royaume des cieux ferme ses portails d’or aux fortes têtes et aux farceurs. »

M. Paul Masson ne rougit pas, il ne pâlit pas non plus. Il s’inclina :