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TRISTAN BERNARD.


Pour René Schützenberger.


M. Tristan Bernard s’était levé ce matin plus tôt que d’habitude… Dix heures sonnaient. La chemise entr’ouverte, les pieds nus égarés en des savates trop grandes, les cheveux broussailleux, la bouche mauvaise, et les yeux presque fermés, il entra dans le petit salon, poussa un soupir, se laissa tomber sur un fauteuil et s’endormit… Ça ne lui valait rien, vraiment, de tâcher à devenir matinal.

La rue Édouard-Detaille était si calme ! Nul bruit encore n’en troublait la provinciale quiétude. On ne voyait pas, le nez collé aux fenê-