Page:Acker - Humour et humoristes, 1899.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
157
FRANC-NOHAIN

de fleurs et tapissée de dessins. Pas de contrôle où des messieurs graves plastronnent en de mauvais habits, pas d’ouvreuses étriquées et quémandeuses ; des fauteuils doux, commodes et larges. On entrerait là comme chez soi, le soir, en passant. Il n’y aurait que des femmes jeunes et jolies, on éloignerait sans recours toutes les dondons qui encombrent à l’ordinaire les théâtres. L’air y serait léger, comme les rires et les sourires. »

M. Franc-Nohain tout de même soupira ; une larme, je crois, mouilla sa paupière, une larme d’attendrissement, et il s’emballa à son tour :

« Et quand le rideau, un beau rideau fleuri, s’ouvrirait, les marionnettes apparaîtraient, frêles, puériles et paysannes, représentant chacune quelqu’un des types éternels de la pauvre humanité, et leurs voix enfantines diraient, sur des rythmes brisés, d’antiques et railleuses vérités. Et l’orchestre dissimulé jouerait des musiques folles et affolées, impudiques et chahutantes, burlesques et bouffes, et des musiques tendres aussi, et berceuses et lointaines, qu’aurait écrites M. Terrasse. »