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L’HUMOUR CHEZ LES CLOWNS

Tantôt, tandis que, souriant, le tout petit se campait solidement, le plus grand grimpait sur son dos, puis sur ses épaules, arrivait enfin, toujours par les mêmes moyens, à s’ériger en superbe « poirier ». Crâne contre crâne, les bras ballant, les jambes touchant les frises, il se mettait alors à tourner vertigineusement sur la tête de son ami. Tantôt le petit, brusquement, saisissait son compagnon par la tête, ou les souliers, et le portait à bout de bras, en marchant, en courant, en dansant. Tout se faisait avec une telle mesure, une telle progression, le moindre mouvement copiait si exactement le réel, que l’illusion était complète.

Et ce qui achevait encore de tromper l’esprit tout en l’amusant, c’était leur mimique d’acteurs. Le petit posait à l’hercule, prenait des attitudes, retroussait ses moustaches. Parfois, après un exercice particulièrement fantastique, il s’épongeait le front. Il saluait avec gravité, par une légère et noble inclinaison du corps. Un sourire pourtant errait sur ses lèvres. Il avait l’air de dire : « Vous voyez, ça