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HUMOUR ET HUMORISTES

de bois, silencieux, avec des gestes tranquilles et sûrs. Quand je leur parle, c’est à peine s’ils me répondent. Je suis pour eux un inutile. Je monte encore plus haut ; le ciel seul est au-dessus de moi. Là-bas, là-bas, tout au fond, filets limpides, des ruisseaux serpentent parmi les prairies, comme à la poursuite les uns des autres. Un moment, ils disparaissent derrière des arbres, des haies, des maisons ; l’œil ravi les retrouve plus loin et les suit encore. Peu à peu, cependant, leurs eaux claires diminuent, s’assombrissent et se confondent avec la terre.

Ah ! comme la vie, ici, est simple, et bonne, et reposante ! Il n’est pas besoin de livres, en face d’une pareille nature. Les livres les plus beaux ne valent pas le calme et la sérénité de ces contrées, et rien ne forme plus notre intelligence et la nourrit et la dirige, que de regarder ces beautés et les goûter.

Pourtant j’ai lu avec attention le paquet d’articles que vous m’avez envoyé, parce que je vous chéris. Je ne vous tresserai pas de guirlandes de compliments, non que je craigne de