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GEORGES COURTELINE

Vous êtes tout jeune, et la France entière vous connaît. Romancier, conteur, dramaturge, vous arrivez parmi nous d’un pas alerte, guidé par Rabelais et protégé par l’ombre de Jean-Baptiste Poquelin. Votre âge seul eût pu vous nuire, c’est le seul de vos bonheurs que nous ne vous aurions pas facilement pardonné : vous avez bien fait de nous le cacher, nous aurions peut-être eu la méchanceté de retarder de quelques jours l’immortelle consécration de votre gloire.

« Je l’avoue cependant, l’étude approfondie des écrivains russes contemporains, une illusoire tentative de rénovation du christianisme, les labeurs d’une vie politique agitée, les tristesses de l’heure présente, tout enfin, monsieur, m’avait tenu éloigné de vous et de vos œuvres.

« Je vous connaissais de nom seulement, j’entendais parler de vous en termes élogieux parfois. L’on me disait qu’il n’était personne en France pour avoir à un degré aussi haut le sens du comique, et si puissamment faire jaillir des êtres et des choses le grotesque irré-