Page:Acker - Petites Confessions, sér1, éd3.djvu/112

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les diamants de la couronne. Démentez cette calomnie. Les bijoux, nous avions peur qu’on ne nous les vole. J’ai eu l’idée de les envoyer à mon frère, en le priant de les mettre à Bruxelles, dans mon coffre-fort du Crédit Lyonnais, et je les lui expédiai en déclarant une valeur de 800 000 francs. Mon frère, connaissant l’accusation qu’on portait contre nous et craignant d’être accusé de complicité pour recel, a refusé de les recevoir. Et nous sommes sans nouvelles de ces bijoux. Que sont-ils devenus. Qui les a ? Nous n’en savons absolument rien.

À peine ai-je écouté ses dernières paroles. Mes yeux, étonnés, contemplaient cette chambre banale d’hôtel, tendue de rouge, tapissée de rouge, meublée de fauteuils rouges. Nulle fleur, nul bibelot. La nuit brumeuse, que piquaient les lumières électriques des quais, était triste et froide, et les vitres se couvraient de la buée humide du brouillard. Je songeais au château familial de Wachwitz, et je songeais au petit appartement qu’on louerait à Paris, quand tout serait arrangé !